Imaginons pour le Plateau de Saclay un moyen capable d'embarquer un million de personnes à la fois, et de parcourir tout le plateau en une seule seconde. Quel débit maximum impressionnant ! Autour de 3600 M passagers/heure ! ... mais comme il ne circule qu'à midi pile, on devra attendre son départ pendant des heures. Le temps de charger les voitures... Ce qui compte donc aussi c'est le temps qui s'écoule entre le moment où nous décidons de partir et celui où l'on arrive à destination, et encore mieux : le pire cas qu'on appelle la latence, liée aux notions d'attente, de vitesse maximale, d'intervalles, etc.
Le transport idéal prend plutôt chaque passager à la minute et l'emporte à destination sans s'arrêter aux stations où il ne va pas,
et Il doit tout de même avancer assez vite, pour ne pas perdre l'avantage ainsi acquis,
et ce, à une vitesse assez modérée. En effet, parti tôt et ne perdant pas de temps à chaque station, il est efficace sans se presser,
et sa consommation énergétique est minimale, car l'énergie n'est plus gaspillée en freinages et redémarrages systématiques, comme avec les moyens de transports traditionnels. De plus, sa vitesse modérée réduit fortement la traînée aérodynamique.
SEA a intégré ces réalités par une approche d'ingénierie rationnelle, c'est-à-dire partir du besoin et lui définir une solution optimale, plutôt que l'approche traditionnelle qui considère d'abord les moyens déjà utilisés et s'efforce de les plaquer sur le problème. Il est bien connu que le résultat diffère fondamentalement :
coût | niveau de complexité | type de solution | niveau de performance | couverture du besoin | |
en traditionnel | maximal | complexe | lourde | limitée | faible |
en rationnel | minimal | simple | légère | maximale | complète |
En parlant de coût/complexité cela peut représenter deux ordres de grandeur selon notre expérience avec AIDA. Pour les autres attributs, un bon ordre de grandeur.
Un train, c'est trèèès lourd. Ça ne roule que sur un rail d'acier, avec des roues du même métal. On obtient un rendement de roulage excellent parce que la piste est lisse. Seulement, elle glisse, aussi. On ne peut pas piler sur les freins comme avec une voiture. Les rames sont donc largement espacées, c'est ce qui limite le débit du rail.
NB_le système SEA pallie ce problème en roulant élastomère/métal, avec un appui piloté. On peut donc rouler sur une piste lisse, freiner à mort au besoin, grouper les capsules en peloton pour atteindre des débits de voie hors de portée de n'importe quel autre moyen de transport.
La rame est lourde, chère et rare. On ne peut la mettre en œuvre à 3h du matin, typiquement pour une ou deux personnes. Il arrive donc que le débit soit nul pendant des heures.
NB_la capsule SEA est très petite, plus éventuellement privée, et se mobilise 24/7.
Pour le transport des passagers il est proposé une voiture ("capsule") de 4 places en vis-à-vis 2x2, confortables comme une petite voiture de ville moderne.
L'attente est ajustée en introduisant sur le réseau le nombre de voitures désiré, pour obtenir un certain délai, par exemple 1mn max en heure de pointe.
Les capsules roulent à 10 m/s (ou 36 km/h) en zone habitée, et 60 km/h (ou 1 km/mn) en terrain libre.
On comptera donc grossièrement 1mn/km de distance, plus 2mn d'accès et de ralentissements entre les habitations. Par exemple Palaiseau-Mairie jusqu'à Versailles-Chantiers, 14km environ, compter 16, peut-être 17mn par tous les temps, 24h/24, 7j/7.
Pour obtenir le débit maximal de 7000 passagers/heure qui semble faire consensus pour la Ligne 18, on doit voir passer sur la ligne 7000/4=1750 capsules de 4 passagers. Pour rejoindre le pôle scientifique depuis le RER de Bures, les capsules font l'aller-retour en 5mn et peuvent donc resservir 12 fois pendant ladite heure. On a donc besoin de déployer 150 capsules à cet endroit là pendant l'heure de pointe. Il s'écoule 24s entre deux passages, les capsules sont distantes de 240m. On n'utilise donc dans ce cas extrême que 2% de la capacité maximale de la ligne.
On voit que le débit dépend surtout du nombre de véhicules qu'on déploie, et de l'espacement admissible entre eux. Le système SEA admet un espacement nul.
Les valeurs et performances décrites sont sûres et stabilisées, et ne font pas l'objet d'évaluations complémentaires.
La réponse aux questions les plus pertinentes (voire dérangeantes) sera soignée et mise à la disposition de tous.